jeudi 14 mai 2009

Des petits japonais

Eh oui, chacun à sa manière, ils ont quelque chose de japonais.

Lucile, ce qu'elle a de plus japonais, c'est peut-être sa manière de poser pour les photos, adoptée tout récemment à mon plus grand dam.
Rappelez-vous, je la commentais (cette pose des japonais pour les photos) là:
http://gonardjapon.blogspot.com/2008/04/amazing.html



Coline, elle, ce qu'elle a peut-être de plus japonais, --ou ce qu'elle a de japonais qui m'énerve le plus!-- c'est sa manière de répondre positivement à une question interro-négative pour confirmer la négation. Bon, ça à l'air compliqué mais c'est très simple. Exemple (au supermarché): "vous n'avez pas de moutarde ?" Réponse: "oui!". J'avais eu du mal à comprendre et à m'y faire. J'ai encore ce même mal à comprendre Coline quand je lui demande "Tu n'as pas froid ?" et qu'elle me répond "oui". Le pire c'est quand elle ne fait que hocher positivement de la tête: est-ce un "oui" (en effet je n'ai pas froid) ou est-ce un "si!" (si, j'ai froid!) ?

Sinon, elles adorent le riz avec du furikake, ce mélange de produits secs (algues, poisson, graines de sésame, etc...) que l'on saupoudre sur le riz pour un assaisonnement facile pour les enfants, et elles le mangent quotidiennement: si on leur demande ce qu'elles veulent pour le dîner, on connaît la réponse! Et le tout, avec les baguettes bien sûr!




Et le japonais ? Eh bien ça y est, ça a explosé depuis 3 mois: maintenant, elles parlent avec leurs copains en japonais (sauf avec les copains français quand-même!), et même entre elles la moitié du temps quand elles jouent.

Mais elles ont une manière très différente de l'aborder: Coline le parle comme elle a commencé à parler le français, c'est-à-dire spontanément et à tatons, avec des fautes d'enfant. Lucile, elle, fonctionne par traduction! Elle me demande sans arrêt " 'onaka ippai', ça s'appelle 'j'ai faim' ?" ou bien me déclare fièrement " 'usagi' ça veut dire 'lapin' !".

Lucile ne loupe plus une occasion de parler japonais dans les parcs, elle s'approche notamment des parents et leur pose des questions, visiblement un peu pour crâner, pour montrer qu'elle sait parler japonais! (elle recherche le "kawaiiiiiiiiiiiiiiiiii"!)
C'est mignon, sauf que c'est pas toujours juste ni même compréhensible, donc elle se prend des vents de temps en temps ! Comme tout-à-l'heure au parc de Shinjuku Gyoen, ou elle a demandé 10 fois de suite à un peintre ce qu'il faisait ("nani shiteru no ?") mais n'a reçu aucune réponse!

Coline, je me suis aperçue qu'elle avait horreur que je lui parle japonais! Quand je le fais, elle fronce les sourcils et me crie énervée: "Non, Maman, pas 'honto' $%?@§#$!!" !
("honto"= "ah bon, c'est pas vrai!")

Enfin, Marin, lui, ce qu'il a de plus japonais, c'est l'honneur qu'il a eu grâce à Yonezawa-san, d'avoir une poupée-guerrier exposée en son honneur pendant tout le mois d'avril et jusqu'au 5 mai, comme tout aîné mâle dans une famille.
En effet, ici, on achète à la naissance du premier garçon d'une famille une poupée-guerrier (musha ningyo), que l'on expose dans la maison, les 3 premières années de l'enfant, pendant tout le mois qui précède le 5 mai, qui est la fête des enfants.
En fait cette fête des enfants, "kodomo no hi", est surtout la fête des garçons puisque les filles ont déjà une fête qui leur est dédiée le 3 mars (hina matsuri).

Or Yonezawa-san a eu un garçon il y a bien longtemps, il y a 28 ans, et 3 ans de suite a exposé une poupée chez elle en son honneur.
Puis la poupée est partie au garde-meubles.
Et le mois dernier, alors que je me rendais chez elle pour qu'elle me donne un cours (perso) de japonais, avec Marin bien sûr (les filles étaient à la crèche), elle m'a expliqué qu'elle avait ressorti cette poupée après 25 ans de cave en l'honneur de la venue chez elle d'un aîné mâle nouveau-né. Il paraît que ce n'était pas arrivé depuis les 3 ans de son fils!
C'est la classe, non ?

Clo
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